Charlie-Rock (T1) : Mes cinq saisons

L'avis de Froggy

Je lis rarement les quatrièmes de couverture des romans, mais ce dernier m’a intriguée par son visuel original ainsi que son titre, Charlie-Rock. Juste avec ce dernier, je m’attendais à être plongée dans l’univers de la musique. Et ce fut le cas! Le résumé m’a tout simplement séduite et a su éveiller ma curiosité. Quoi de mieux, qu’une escapade dans un univers contemporain et d’actualité, tout en étant accompagnée de la musique des années soixante et soixante-dix? Pour ma part, tout m’a plu dans ce roman et j’ai été comblée du début jusqu’à la toute fin.

Tout comme Charlie, je suis une adepte du groupe «The Doors» que j’ai connu plus intimement grâce à mon conjoint qui en est fan  ainsi que de plusieurs autres groupes de cette époque. Charlie-Rock aime tellement le chanteur Jim Morrison de «The Doors» qu’elle a même donné son nom à son chat.
 
Charlie-Chou, comme la surnomme son meilleur ami Nico, est une adolescente des plus originales, mais surtout des plus attachantes. Son côté sensible et fragile, et son anxiété qui prend le dessus de temps en temps, font d’elle une jeune femme qui ne peut laisser personne indifférent, même si à son école secondaire en Abitibi, elle ne faisait pas partie du groupe des populaires. Au contraire, elle passait plutôt inaperçue, malgré son code vestimentaire rétro à tendance hippie. À la suite d’une annonce de ses parents, Charlie devra terminer son secondaire dans une nouvelle ville, sans son chat Jim Morrison, ni son meilleur ami. Tous ces changements augmenteront son anxiété et ses TOCS finiront par prendre le dessus… Cette dernière année s’annoncera donc rocambolesque pour notre héroïne.
 
L’auteure a su nous offrir un univers unique et complet. L’histoire de base est intéressante et  très bien exploitée à mon avis. D’ailleurs, il est facile de s’attacher aux personnages, car chacun est unique et  contribue à l’histoire à sa propre façon. Vous comprendrez donc que les personnages secondaires m’ont plu tout autant que notre Charlie-Chou nationale.  J’ai littéralement dévoré ce roman complètement addictif,  même si son nombre de pages reste minime (autour de 200 pages), car il ne faut pas oublier que je reviens d’une longue panne littéraire, donc je lis beaucoup moins vite qu’avant et j’ai beaucoup moins de temps pour la lecture.
 
Roman page turner, vous tomberez sous son charme dès les premières pages. On y aborde des sujets plutôt tabous tels que l’anxiété, les troubles obsessionnels compulsifs, la mort, l’homosexualité et bien plus. Un roman qui ne laissera personne indifférent et dont les lecteurs pourront sans contredit s’identifier à l’un des personnages, puisque nous nous retrouvons dans une histoire qui met en scène trois générations. À découvrir sans modération… Le seul bémol, c’est que la suite n’est pas encore publiée…

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Extrait :
Je savais qu’il se tramait quelque chose de bizarre. Mes parents n’avaient jamais été aussi solennels. « Ne plani­fiez rien ce soir après le souper, on doit vous parler », nous ont-ils balancé en ouvrant les portes de nos chambres alors qu’on dormait encore. Mon frère et moi avons insisté pour qu’ils nous donnent un indice du sujet de la discussion avant qu’ils ne partent travailler, mais impossible de leur soutirer quoi que ce soit. Papa avait une intervention chirurgicale à faire et maman voyait, comme d’habitude, plusieurs clients du CLSC. Nous nous sommes levés vers la fin de la matinée et nous avons imaginé différents scénarios en mangeant nos céréales. De mon côté, fidèle à ma personnalité, j’y allais de sujets dramatiques du genre :
— Ça y est, ils veulent nous annoncer qu’ils se séparent !

Mes parents étaient ensemble depuis longtemps et si ça n’al­lait pas entre eux, ça ne paraissait pas du tout.

Ils s’étaient rencontrés à l’Université Laval, à Québec, là où ils ont grandi. Mon père étudiait en médecine et ma mère, en service social. PAF ! Coup de foudre. Dès qu’une occasion se présentait de nous raconter cette histoire, ils s’en faisaient une joie. Ma mère, un peu grano, apportait toujours des lunchs super santé et, un jour que mon père était à la cafétéria et qu’il commandait des frites, de sa voix douce et posée, elle lui avait lancé un : « Tu aurais probable­ment plus de concentration si tu mangeais des fruits et des légumes… » Mon père lui avait alors offert ses frites tandis qu’elle lui refilait tous ses brocolis. Ce fut le début d’une his­toire d’amour et de famille. C’était donc normal que mon frère me réponde :
— Nos parents qui se séparent ? Voyons donc, tu sais bien que c’est impossible !

— Pourquoi ? Peut-être que maman a rencontré un beau et gentil travailleur social au CLSC. Elle ne parlait pas récem­ment d’un nouveau qui était drôle et sympathique ?

— Arrête tes scénarios. On n’est pas dans un film. Tu sais bien que papa et maman, c’est pour la vie.

Mon appréciation

Mes challenges