L'avis de FroggyCe roman découvert ce printemps tombe à pic avec le mouvement BLACK LIVES MATTER suite au décès de Georges Floyd. Je me suis donc lancé dans ce dernier avec la justice au cœur. Les injustices, ça me put au nez. Les peuples noirs ont trop souffert. Souvent exploités, battus, affamés et bien plus, et tout ça pour servir les autres. Je ne dis pas que ça n’arrive pas chez les autres ethnies, mais la problématique ne date pas d’aujourd’hui. Je me suis battue durant mon adolescence pour les droits de l’Homme via Amnistie internationale. Alors tout ce qui touche les guerres, l’esclavagisme, le racisme systémique ou non me touche personnellement ayant longuement vécu du racisme. « La mémoire trouée » d’Élisabeth Combres est un court roman merveilleux qui est inspiré du génocide rwandais. Nous suivons la vie d’Emma, du génocide jusqu’à sa vie de jeune femme. Elle, Tutsi, sera recueillie par une vieille femme Hutus. De là, une belle amitié simple avec peu de mots naîtra entre ces deux êtres. Peu importe leur groupe social, ces deux femmes voient au-delà de leur groupe. L’entraide, l’amour et l’espoir seront mis de l’avant afin de nous montrer qu’à la base, nous sommes tous égaux. Nos corps sont composés d’eau et de cellules. Ce n’est pas la couleur de notre peau, notre rang social ou notre religion qui nous définit, mais ce que nous sommes à la base, un simple être HUMAIN.
Malgré son choc post-traumatique, elle essaie de découvrir réellement ce qui est arrivé. Un trou béant l’habite. Elle se met à réfléchir de plus en plus à ce jour fatidique de 1994 où sa mère sous ses yeux (même si elle n’a qu’entendu le meurtre de cette dernière) est morte seulement parce qu’elle était Tutsi. Ce jeune homme torturé, qui se bat jour et nuit contre ses démons lui montrera le chemin au fil du temps. Elle prendra espoir à force de le côtoyer, et ce, même lorsque certains Hutus responsables du génocide seront jugés. Elle retournera sur les traces de son ancien chez elle. Celui de son enfance afin de tourner la page et aller de l’avant. Malgré la dureté du sujet abordé par Élisabeth, la plume de l’auteure apporte une vague de fraîcheur. Nous n'avons qu’une envie, celle d’être cette vieille femme, Mukecuru, afin de prendre soin, nous aussi d’Emma. Nous aimerions lui ravir à jamais ces terribles songes qui la grugent la nuit comme le jour. Chaque page me berçait et m’enveloppait dans un petit cocon bien à moi. Un univers si peu exploité, mais qui me semblait si réel. J’ai pleuré… Beaucoup pleurée durant ma lecture. Pour notre Emma, sa mère, mais également toutes les victimes physiques ou collatérales que ce génocide a engendrées ! Mon cœur a souffert. Je devais laisser le temps passer avant d’écrire cet avis. Car la rage qui m’habitait n’aurait aucunement reflété la douceur que l’auteure a implantée dans son histoire. Addictif, du début jusqu'à la toute fin, cette courte histoire saura vous toucher droit au cœur. Oui, vous vivrez une foule d’émotions, mais n’est-ce pas là la raison première de la lecture ? Vivre à fond l’histoire qui a été écrite pour nous, lecteurs ! Un gros coup de cœur pour ce roman jeunesse que je vous recommande fortement. Une belle manière d’aborder le sujet avec vos adolescents.
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ChroniqueuseQuébécoise, technicienne en santé animale et passionnée de lecture, je partage cette passion avec vous au travers de mes chroniques... Maintenant chez :Catégories
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