L'avis de FroggyQuelle magnifique lecture, que l’auteure, Stéphanie Perron nous propose avec Transidentité. C’est le premier roman que je lis de cette dernière et il m’apparaît évident que ce ne sera pas le dernier. D’ailleurs, je possède quelques-uns de ses ouvrages si je ne m’abuse. Dans ce livre paru dans la collection Tabou des Éditions de Mortagne, l’auteure nous parle de la transidentité. Un sujet particulièrement chaud en 2021. Un sujet dont nous nous devons en tant que société d’en parler le plus possible afin que les personnes qui sont nées dans le mauvais corps puissent enfin vivre librement. Vivre librement. Deux mots qui présentement, en temps de pandémie, résonnent bizarrement dans nos oreilles. Il peut sembler pour certains d’entre nous que nous n’avons plus de liberté depuis le début de la pandémie. Imaginez, nous manquons de « liberté » depuis seulement 1 an… Eux, ils sont prisonniers d’un corps depuis leur naissance. Une grande majorité des personnes subissant la dysphorie du genre ne sont pas libres de vivre avec l’identité qu’ils désirent. Personnellement, je ne comprends pas pourquoi, en 2021, c’est encore tabou comme sujet! Nous clamons sans cesse d’avoir le droit de vivre comme nous le voulons. De pouvoir s’exprimer au travers de notre personnalité et notre corps. Pourquoi ces individus n’auraient-ils pas la même liberté ? Ils sont comme nous… ils sont juste arrivés dans ce monde dans le mauvais corps.
Dans ce roman, nous faisons la rencontre de Marika (anciennement Mickaël). Dès le départ, nous ressentons ce mal être qui imprègne cette dernière. Cette oppression qui la suit comme un ombre… Rapidement, les doutes de Marika deviennent limpides. Elle n’a pas la bonne identité sexuelle! Elle a si longtemps refoulé ses peurs et soupçons, qu’elle se détruit à petit feu. À dire vrai, aujourd’hui, à la fin de son secondaire, l’urgence de dévoiler et libérer enfin celle qu’elle est réellement est de plus en plus forte. Elle meurt un peu plus à chaque respiration. Mais sa vie changera le jour où elle fera la connaissance au Cégep de Chihiro. Rapidement, elles se lieront d’amitié. Une amitié sincère, sans jugement et avec une grande ouverture d’esprit. Lors d’une soirée à une association LGBTQ+, elle se rendra compte qu’elle peut enfin se libérer de ses chaînes et vivre librement en tant que femme. Le chemin sera parsemé d’embûche, mais elle devra les surmonter si elle veut enfin arriver à respirer librement. Une panoplie de personnages secondaires gravitent autour d’elle et chacun viendra nous chercher à leur manière. Mais ils ont tous leur importance dans l’évolution de notre héroïne. La plume de l’auteure est simple et sans artifice. Elle est pure… Elle est poignante, vibrante, dynamique et elle vient nous écorcher le cœur. Elle déchire nos entrailles et nous ressentons rapidement toute cette souffrance que Marika vit au quotidien. Ses mots sont justes et précis, comme la main du chirurgien. Chaque mot est choisi et nous percute en plein cœur. J’ai pleuré durant ma lecture. Pleuré pour tous les Marika ou Mickaël en ce monde qui doit vivre jour après jour dans une société si fermée, malgré ce que nous essayons de faire paraître aux autres. Cessons de dire que notre société est ouverte. Ce n’est pas le cas! Si ces romans existent encore aujourd’hui, c’est que nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour avoir cette belle ouverture d’esprit qu’on clame haut et fort. J’ai dévoré ce petit bijou. J’ai eu de la difficulté à me libérer de cette obsession que j’avais pour cette lecture. Chaque fois que je lisais un segment, un film se créait dans ma tête, mon monde. Celui de Marika qui prenait enfin vie! Ce roman est une œuvre digne d’être mise au grand écran et pourquoi ne pas en faire une série québécoise? L’auteure a su capter mon attention avec sa plume, le sujet et ses personnages. Une fois terminé, j’étais émotionnellement épuisée. J’ai vécu à fond l’histoire de Marika. Et sincèrement, c’est ce que j’attends d’un roman. Celui de nous faire vivre une foule d’émotions et de nous ravir une partie de nous pour arriver à nous faire grandir en tant qu’être humain. À tous les Mickaël, les Marika ou Pierre-Jean-Jacques de ce monde, courage! Le chemin ne sera peut-être pas simple pour la majorité d’entre vous, mais sachez que vous ne serez jamais seul(e), peu importe les difficultés. Il y aura toujours des gens qui seront mis sur votre chemin pour être à vos côtés dans les moments qui vous sembleront sombres. Je vous aime, tel que vous êtes!
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ChroniqueuseQuébécoise, technicienne en santé animale et passionnée de lecture, je partage cette passion avec vous au travers de mes chroniques... Maintenant chez :Catégories
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