J'ai découvert cet auteur grâce à mon partenariat avec les éditions Québec-Amérique. Dès les premières pages que j'ai lues du roman « Les chiens entre eux » de Camille Bouchard, je suis tombée sous le charme. On voit que le sujet est recherché et que l'auteur met son cœur sur papier. Après quelques messages échangés sur Facebook, Camille a accepté sans hésitation à venir se livrer et de répondre à quelques questions pour Frogzine et le Webzine #VLE.
QUI EST CAMILLE BOUCHARD ? C'est en 1955 que Camille Bouchard voit le jour à Forestville au Québec. Il a longtemps vécu sur la Côte-Nord, mais aujourd'hui, c'est la Capitale-Nationale (Québec) qui a la chance d'offrir une terre d'accueil à ce dernier. Voyageur dans l'âme, Camille est tout simplement amoureux du Mexique. Toutefois, il ne se limite pas seulement à ce pays lors de ses voyages, car il a aussi visité l'Asie du Sud-est, l'Amérique du Sud ainsi que l'Afrique. Lauréat et finaliste de plusieurs prix prestigieux en littérature, il est un auteur très convoité dans la littérature jeunesse. L'aventure habite cet homme, mais avant tout, il souhaite faire vivre à sa manière des aventures mémorables à ses lecteurs. Camille Bouchard - Auteur
FROGGY : Vous êtes un auteur très présent dans la littérature jeunesse au Québec. Grand voyageur et aventurier dans l’âme, il est évident que vos multiples voyages inspirent vos romans. Le fait de côtoyer fréquemment d’autres mœurs et cultures amène une grande richesse et diversité dans vos univers. Vous arrive-t-il de relater à travers vos récits l’histoire de certaines personnes que vous avez rencontrées lors de vos voyages? Et parmi tous les pays visités, lequel vous inspire le plus?
CAMILLE : Sans relater leur histoire à eux, il m’arrive parfois d’intégrer dans mes récits fictifs des personnages réels qui m’ont marqué au cours de mes voyages. J’ai écrit plusieurs romans sur l’Inde, la Thaïlande, différents pays africains et, plus récemment, sur le Mexique. Ces contrées, sans conteste, m’ont énormément marqué en tant qu’individu et en tant que créateur.
FROGGY : Dernièrement, j’ai eu l’immense plaisir de découvrir votre roman « Les chiens entre eux » qui se déroule principalement au Mexique. Dans ce dernier, vous abordez le sujet des cartels de la drogue. C’est un sujet plutôt sombre et dur à traiter. Comment vous est venue l’idée d’écrire sur ce sujet? Est-ce une réalité que vous avez rencontrée lors de vos voyages au Mexique?
CAMILLE : En ayant l’opportunité de me retrouver à la source même du trafic de drogues qui ensanglante l’Amérique, il ne m’a pas été difficile de trouver l’inspiration et le désir d’écrire sur le sujet. Je ne crois pas qu’il faille aller au Mexique pour prendre conscience de la réalité qui touche les accros à la drogue. Ce qui me frappe le plus est l’insouciance avec laquelle on touche ce sujet. Combien de fois ai-je entendu « Bah! Ce n’est qu’un joint! ». Or, le problème est justement là. S’il y a une offre, c’est qu’il y a une demande. Chaque consommateur de drogue, qu’il soit un fumeur de joint ponctuel ou un habitué régulier aux drogues dures, endosse une responsabilité quant aux meurtres qui parsèment le parcours entre le producteur et le consommateur. Le trafic de cocaïne entre le Mexique et les États-Unis – donc sans le Canada ni l’Europe ni l’Asie – se chiffrent à près de 70 milliards de dollars! À ce marché, il faut ajouter les autres stupéfiants – dont la marijuana –, la prostitution, le jeu, l’extorsion, le blanchiment d’argent, l’immigration illégale, etc. On peut donc supposer que chacun des grands cartels mexicains empoche en moyenne par année, entre 10 et 20 milliards de dollars. C’est plus que le PIB d’une cinquantaine de pays. On tue déjà pour beaucoup moins.
FROGGY : Dans « Les chiens entre eux », quel est le personnage qui vous a donné le plus de fil à retordre lors de l’écriture?
CAMILLE : Je n’ai pas connu de problème particulier vis-à-vis un personnage précis. Chaque protagoniste d’une histoire porte son propre défi : le rendre crédible aux yeux du lecteur.
FROGGY : Ludovic, le personnage principal de votre roman possède ce qu’on appelle une mémoire photographique. Comment vous est venue l’idée de donner cette capacité à ce jeune homme? Avez-vous, vous-même une telle mémoire?
CAMILLE : Je suis loin de posséder une telle faculté (ce serait plutôt tout à fait l’inverse). Mais j’avais besoin, pour la crédibilité du récit, que Ludovic détienne une excellente capacité mémorielle. Ce n’est pas une mémoire photographique comme telle, c’est plutôt la faculté de parvenir à mémoriser de longues séquences numériques telles que « 223 secondes sur pavé, 2.678 secondes sur de la gravelle, un pont après 1.255 secondes, etc. ».
FROGGY : Dans vos romans, vous abordez des sujets plutôt tabous de notre société telle que la drogue, l’intimidation, la déficience intellectuelle, de terrorismes, mais également des faits historiques de différents peuples de la Terre. Qu’est-ce qui vous pousse à écrire sur des sujets sombres et psychologiquement émouvants en sachant que le lectorat sera principalement des jeunes?
CAMILLE : Je considère que la littérature est plus qu'un art, c'est un outil de croissance humaine. Notez cette coïncidence étrange : l'Europe est sortie du Moyen-Âge et a été propulsée dans la Renaissance dès que Gutenberg a inventé l’imprimerie. À partir du moment où les livres et l’information sont devenus disponibles, les gens ont eu une raison d’apprendre à lire. Ils se sont mis à s’instruire. Ils n’avaient plus besoin du clergé ni de la noblesse pour leur dire quoi penser. La société s’est émancipée. J’essaie donc de placer ma pierre sur cet édifice : je veux participer à la croissance des jeunes en leur offrant, à travers le divertissement d’une fiction, les outils qui leur faut pour apprendre, découvrir, évoluer et faire de meilleurs adultes. Comme un enseignant, finalement. La littérature porte cette force en elle. Sans littérature, il ne peut y avoir ni évolution ni révolution.
FROGGY : Lequel, parmi tous vos romans, chérissez-vous le plus? Celui qui vient le plus vous chercher au plus profond de votre âme humaine.
CAMILLE : J’avoue que les personnages de «Les Forces du désordre» continuent à m’habiter deux ans après l’écriture. Je me sens très près des filles du récit, peut-être parce qu’elles me rapprochent beaucoup de mes 7 petites sœurs.
FROGGY : Camille, vos œuvres ont été sélectionnées à plusieurs reprises pour de nombreux prix et distinction. En 2005, vous avez été le lauréat du Prix littéraire du Gouverneur général du Canada. Est-ce plus ardu d'écrire quand on a reçu tous ces honneurs?
CAMILLE : Personnellement, oui. Comme créateur, je ne crois pas être très original sur ce point. J’essaie sans cesse de me surpasser, de me réinventer. À partir du moment où on me dit « tu fais du bon travail », la pression de faire toujours mieux devient plus forte, car il y a tous ces regards qui observent le travail du créateur par-dessus son épaule.
FROGGY : Plusieurs écrivains doivent avoir une certaine ambiance lors de leurs séances d’écriture. Est-ce que c'est le cas pour vous ou bien vous êtes capable d’écrire, peu importe les conditions, dans lesquelles vous vous trouvez?
CAMILLE : Il a été un temps où j’étais incapable d’écrire autrement qu’enveloppé dans un cocon familier qui m’offrait l’environnement neutre nécessaire pour me concentrer et vivre dans les mondes imaginaires de mes personnages. Depuis cinq ans, puisque je suis continuellement en voyage, j’ai appris à écrire dans n’importe quel environnement et avec des sources de distractions continuelles autour de moi. Encore un an ou deux et je serai capable d’écrire directement sur le sac à dos de la personne qui marche devant! (Non, je blague.)
FROGGY : Comme je suis curieuse de nature, serait-il possible de nous parler de votre prochain roman? Le sujet abordé? Une date de sortie?
CAMILLE : Comme d’habitude, j’aurai plusieurs nouveautés dans les prochains mois, dont un roman de science-fiction pour adolescents chez Soulières Éditeur (OVNI), une série de science-fiction pour les 9 ans+ chez Bayard (L’Antihorloge), une série sur le soccer pour les 9 ans+ chez Québec-Amérique (Les Atypiques), un gros roman adolescent chez Québec-Amérique également (mais je ne peux encore en dévoiler la teneur) et des polars pour adultes chez Alire (Cartel) et la revue Alibis (La Balle dans le coude de Pancho Villa). J’ai de belles surprises aussi pour 2016 et 2017.
FROGGY : Un grand merci à vous pour votre générosité et le temps que vous m’avez accordé pour cette entrevue pour Frogzine et le Webzine #VLE.
CAMILLE : Mille mercis à Frogzine et au Webzine #VLE de s’intéresser à mon travail.
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