Les forces du désordre

L'avis de Froggy

Encore une fois, l’auteur Camille Bouchard a su me transporter et me faire voyager grâce à sa magnifique plume littéraire. Nous sommes de retour au Mexique (eh oui, l’auteur adore ce pays!), mais cette fois avec Faustina, une adolescente qui allait rendre visite à sa grand-mère mexicaine. Direction Juárez, une ville aux mille facettes!

​L’auteur nous propulse dans la ville de Juárez, où la drogue fait partie intégrante du paysage. Nous faisons la rencontre de Faustina, une jeune adolescente canadienne de la classe moyenne. Se préparant à rendre visite à sa grand-mère au Mexique, on lui fait une offre qui lui permettrait de se procurer tout ce qu’elle souhaite. Alléchant, non? Rien de plus simple. Elle doit seulement transporter un kilo de cocaïne en faisant la mule. Mais son passage ne se déroulera pas comme elle le souhaitait. Sa vie sera en danger et sa famille sera sans nouvelles durant plusieurs semaines. Une douanière la prendra sous son aile afin de venger sa sœur disparue.
 
Camille Bouchard a cette facilité à nous transporter dans des univers durs, où les gangsters jouent avec le psychologique de nos protagonistes. Dans ce thriller pour jeunes adultes, nous sommes continuellement mis à l’épreuve. On nous torture (tout comme certains personnages le sont également). On nous tient en haleine du début jusqu’à la toute fin. Dans ce roman, j’ai bien aimé que le tout soit raconté sous forme de journal. Faustina s’adresse à sa sœur. Elle lui raconte ce qu’elle vit, ses angoisses ainsi que ses peurs. Elle se confie, même si elle sait que cette dernière ne recevra pas ces écrits. Mais au fond d’elle, elle espère qu’on pense à elle, qu’on ne l’oublie pas.
 
Un récit bien ficelé qui nous montre l’envers du décor. Je ne peux que vous recommander ce roman ou tout autre roman de cet auteur, puisque jusqu’à maintenant, ce fut de magnifiques lectures. Un livre à découvrir ainsi que son auteur.

Extrait

  Juàrez, c’est le Mexique de la corruption, grande soeur, c’est le pays dans le pays, un monde à part, un univers de drogués, d’assassins, d’agents des forces du désordre, de douanières psychopathes…
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Dans cette ville, il y a un journal appelé El Diario. Chaque jour, on retrouve à la une, à la deux, à la trois et aux suivantes les horreurs que la cité a générées la veille. Chaque jour. Les exécutions entre narcos ennemis ; la saga d’une femme qu’on surnomme Diana la chasseresse et qui poursuit et élimine les violeurs reconnus, mais que la justice ne parvient pas à épingler ; les descentes dans les bars et les casinos clandestins ; les règlements de comptes ; les policiers, les juges, les politiciens abattus parce qu’ils refusent de se laisser corrompre − il y en a, semble-t-il ; les viols ; les meurtres d’enfants… Mais il y a pire, Guadalupe ! Ca paraît insensé, mais il y a pire. Tu sais ce que ce quotidien publie de temps en temps en première page et en gigantesques caractères ? Comme une nouvelle extraordinaire ? El Diario claironne que, parfois, la veille, à Ciudad Juàrez, il n’y a pas eu de meurtres. ¡ Ay de mí, hermana ! C’est si rare que, quand ça arrive, le journal en fait sa une !  

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