Mémoire brisée

L'avis de Froggy

​Le temps est passé. Les amitiés se sont conservées pour certains. Il est temps de se retrouver. Il est temps de fermer certaines portes qui n’ont jamais voulu se fermer complètement. Vous savez, celles qui laissent toujours un petit jour, pour venir foutre la pagaille dans nos têtes ? « Mémoire brisée » est de ces romans qui vous permettent de retourner dans le passé et de régler ces quelques failles qui sont toujours entrouvertes. Celles qui nous empêchent d’aller de l’avant et de faire la paix avec certaines blessures.
 

​Je pense qu’il est toujours bien de retourner sur nos pas si nous avons des blessures fassent à des lieux ou des personnes. Pour certains, ce sera une rédemption, pour d’autres une chance de se faire pardonner ou du moins de réparer une blessure qu’ils ont causée.
 
Les retrouvailles entre ces amis d’enfance soulèveront une foule de sentiments. Qu’ils soient positifs ou négatifs, ce n’est pas l’essentiel. Ce qui est important c’est de faire la paix avec ces sentiments et de pouvoir se reconstruire. Pouvoir tourner une page de notre vie qui n’avait jamais été tournée ou close. Les personnages sont attachants tout autant que leurs histoires.
 
La plume de l’auteure est intéressante et j’ai adoré les messages qu’elle essaie de nous véhiculer à travers ses mots et ses personnages. On se questionne sur l’amitié et l’amour, mais on se remet en question et on nous apprend d’une certaine manière à lâcher prise et d’être résiliant. Elle nous garde en haleine et l’histoire arrive à nous surprendre avec ses rebondissements. Pour notre grand plaisir ou non…
 
Un premier roman pour cette auteure qui a su me séduire. Un court roman certes, mais qui sait sans contredit nous garder les yeux dessus. Je garderai un œil sur cette dernière, car il y a un fort potentiel qui sommeille en elle. Un roman à découvrir si vous aimez les histoires tendres, poignantes, remplies d’amitié, de surprises et d’humanité.

Extrait

  Les nuits de Dimitri sont agitées. À peine rentré du dîner avec ses amis d’enfance, il est entré dans le bungalow et s’est jeté sur le lit. Il a longtemps regardé le plafond avant que le sommeil ne le rattrape. Le changement d’environnement, les bouleversements de cette première journée de retrouvailles, beaucoup d’émotion, d’interrogations aussi. Il s’est réveillé en pleine nuit, le corps trempé par la sueur et le cœur battant la chamade.


Toujours les mêmes images qui reviennent, celles de ses camarades : ils sont en tenue de combat, ils sont tous là, sur une base militaire au milieu du désert, des cailloux, les yeux fixés au loin, entre le soleil et la terre, tantôt cuivrés, tantôt jaunes, qui se confondent à l’horizon. Ils déambulent autour des tentes, des baraquements, ils courent, ils font du sport, ils se défoulent en attendant la prochaine mission, ils boivent des bières pour se débarrasser du goût de la poussière, ils mangent des rations dans leur gamelle, ils fument du mauvais tabac, ils jouent aux cartes, ils regardent parfois la télé, d’autres écoutent la radio. Ils ne parlent jamais des risques qu’ils prennent, ni entre eux, ni avec leur famille, quand ils en ont une. Les nuits sont noires, ils ont peur. Et ces images se mêlent aux scènes de westerns qu’affectionnait Stan. 

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