[Tiki] Tropical

L'avis de Froggy

Une île. Une téléréalité. Six adolescents y participent. Un gros lot à remporter. Leur bateau échoué. Qu’adviendra-t-il de ces jeunes concurrents ? Mais où sont-ils ? Où est l’équipe technique ainsi que l’animateur de l’émission ? Chose certaine, l’île est étrange… Les participants disparaissent les uns après les autres. D’étranges créatures semblent peupler cette forêt tropicale où l’on y retrouve des plantations de kumquats. Existe-t-il un lien avec les papillons géants qu’on y retrouve ? Seule l’histoire saura répondre à vos questions ! Mais soyez sans crainte, elle saura vous garder en haleine jusqu’à la toute fin.

Voilà ce qu’est [Tiki]Tropical ! C’est un roman young adult où le fantastique rencontre le suspense et l’horreur. Car il faut bien avouer que le dénouement de l’histoire peut vous glacer le sang. Nos jeunes protagonistes n’ont certainement pas froid aux yeux. Certains s’en sortent mieux que d’autres tels qu’Émilie, François et Samuel. D’ailleurs, ce sont les trois personnages principaux du roman. Chacun joue un rôle important dans l’histoire et son dénouement à la toute fin. Émilie semble à première vue être une jeune fille de la ville, qui n’aime rien de la nature et qui semble peu débrouillarde. Il faut dire qu’avec son poids plume, les autres concurrents ont bon espoir de pouvoir l’éliminer rapidement. Mais ne dit-on pas qu’il ne faut pas se fier aux apparences ? Émilie confirme cette règle sans contredit. Contrairement aux deux autres personnages principaux, Émilie ne croit aucunement que ce qu’ils vivent fait partie de la téléréalité à laquelle ils participent. Quant à Samuel, son avis est mitigé, car il n’est ni d’un côté ou de l’autre, contrairement à Samuel qui est convaincu que tout est une mise en scène de la chaîne Crash TV. Qui de nos trois participants a raison ?
 
Même si l’histoire peut paraître invraisemblable par moment de par son côté fiction, j’ai bien aimé ce que l’auteur, Fabrice Boulanger, nous propose ici. Il nous tient toujours entre la réalité et la fiction. Tellement, qu’on finit par se laisser prendre au jeu, je dirais même jusqu’à mêler les deux. L’écriture est bien maîtrisée et c’est ce qui donne une telle réalité au roman par moment. Le rythme de l’écriture est mouvementé. Tantôt lent. Tantôt on se croirait dans une véritable tempête. Et c’est parfait ainsi, car ce sont ces changements de rythme qui font que nous sommes souvent tendus durant notre lecture… Si j’avais la manie de me gruger les ongles, il est certain que je n’en possèderais plus à la toute fin de ma lecture !
 
Un roman qui pousse ses personnages à se dépasser et à devenir meilleurs. Une histoire qui permet de rassembler les gens afin que ces derniers travaillent ensemble et non les uns contre les autres. Une histoire bien étrange qui nous donne l’impression de sortir directement d’un livre de conte. Et si c’était la réalité ? Pas toujours facile de dissocier le vrai du faux. Et vous, que feriez-vous à leur place ? Est-ce que vous essaieriez de jouer… ou de survivre ?

Extrait :
« L’embarcation gît un peu plus loin sur un haut-fond, la coque complètement dis­loquée. Je doute, tout à coup, que nous soyons arrivés là où nous devions débarquer.

Émilie accourt vers moi. Pas plus épaisse qu’une tranche de pain vue de profil, les che­veux en bataille, collés par l’eau de mer. Elle semble totalement désorientée.

— Où se trouvent l’animateur et l’équipe technique qui nous accompagnaient ? Rendu sur place, il devait y avoir un médecin, il est où ? Et les caméras, il ne devait pas y avoir des caméras ?

— Je n’en ai aucune idée, je ne sais pas, dis-je en époussetant le sable. C’est une bonne question, je ne sais pas… On est où, là ?

— Quoi ? Tu crois que… tu crois qu’on n’est pas à la bonne place ? (…)

Nous avons fait naufrage, c’est évident. (…) L’endroit est tout simplement magnifique. Une seule ombre au tableau : pour l’instant, nous sommes seuls. Complètement seuls. J’ai beau essayer de me souvenir de ce qui s’est passé hier soir, rien. Je me rappelle vague­ment m’être couché sachant qu’il nous res­tait quelques heures de navigation et puis plus rien. »

Mon appréciation

Mes challenges