J’étais curieuse de découvrir ce roman à double voix, voire quadruple, puisqu’ici, les hommes prennent aussi leur place dans ce récit touchant. Nous suivons deux couples de générations différentes, mais qui vivent une situation similaire. Difficile de choisir entre le désir de garder ou non ce petit être qui grandit en elles. Elles seront confrontées dans leurs valeurs. L’une ne pouvant discuter avec le père de son futur enfant afin de connaître ce qu’il désire au risque de se retrouver à la rue, tandis que Mélanie essaie de cacher cette grossesse à son mari puisqu’elle ne désire pas d’un 4e enfant. L’auteure Clotilde nous transporte dans un tourbillon d’émotions dont plusieurs lectrices risquent de se reconnaître, puisque l’avortement, malgré tout le cheminement que nous avons fait en tant que société, reste encore tabou de nos jours. Leurs histoires pourraient sans contredit être la nôtre, celle de notre sœur, de notre amie ou voisine. Nous sommes plongés dans un univers où l’être doit faire face à un choix déchirant, qui laissera au fil des ans une certaine cicatrice. La douce plume de l’auteure, mais juste aux moments nécessaires, rend ce roman plutôt addictif. On a envie d’aller plus loin… De voir la réflexion de nos deux protagonistes. De connaître leurs décisions. Par moment, j’avais envie d’être plus qu’une spectatrice, afin d’aller les réconforter à tour de rôle. Chacune à leur manière avait besoin d’avoir une oreille attentive, mais également un peu de chaleur humaine dans leurs dures réalités. Un roman beaucoup trop court, mais tellement complet avec des rebondissements qu’on ne voit pas venir. Une histoire à découvrir qui nous transportera dans une tout autre dimension que la nôtre ou qui au contraire pourrait raviver une petite partie de votre histoire. ExtraitEt voilà, ma vie venait de basculer… Un bébé était en train de s’installer tranquillement dans mon ventre. Pourtant je ne l’avais pas invité ! Lui aussi il a dû avoir un problème d’atterrissage, s’il existe un Bon-Dieu, il a dû boire un coup de trop et se tromper de destinataire. Ou me punir. Parce que j’ai menti à mes parents. Ça doit être ça. C’est ma punition. Je n’imaginais pas ma vie comme ça, avec un bébé à 15 ans.»
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ChroniqueuseQuébécoise, technicienne en santé animale et passionnée de lecture, je partage cette passion avec vous au travers de mes chroniques... Maintenant chez :Catégories
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